Les Randonnées permanentes

Les randonnées permanentes :
Raid Cyclo Paris - Lannemezan.

 
Label national n°220
Le récit du : Voyage fantastique de Paris à Lannemezan
" Voyage fantastique de Paris à Lannemezan"
MIEUX CONNAITRE Alcide BOUZIGUES...

Alcide Jean Célestin BOUZIGUES est né à Lannemezan le 28 mars 1853. Fils de Dominique Bouzigues, maître bottier, et de Jeanne-Marie Duprat.
Dans la fratrie, on trouve également : Paulin (1843), Louis (1845 et décédé à l'âge de 14 ans), Donatien (1847), Marie-Céleste (1850), Napoléon (1851), Laetitia (1855).
Lors du conseil de révision, il a été noté qu'il avait une faible constitution et de mauvaises dents.
N° 17 au tirage au sort, il a été déclaré « bon pour le service auxiliaire ».
En 1861, son père est dit « cafetier » à Lannemezan.
Après le décès de sa mère en 1872, Alcide Bouzigues vivait à Lannemezan, avec un de ses frères et sa sœur. Par la suite et ayant terminé ses études en Pharmacie à Toulouse, il s'est établi à Paris, 7 rue des Halles.
Il a adhéré au Cercle des Bigourdans à Paris et il écrivait des poèmes. Certains ont été regroupés dans 2 volumes édités : «Chants du cœur» et «Rayons de joie». D'autres ont été publiés par le journal républicain «Le Bien public». Ainsi, A. Bouzigues avait-il adressé un poème, en date du 1/12/1893, à Monsieur Alicot, député des Hautes-Pyrénées :

« Ma muse se délecte à vous chanter victoire !
Elle se plaît à scander votre brillant haut fait ;
Vous avez ramené par votre tact discret
L'universel suffrage à son comble de gloire.

Aussi, la République est heureuse de croire
Qu'à l'avenir, toujours, en député parfait,
Vous serez un ardent défenseur du décret
De bonheur qu'elle inscrit en son grand répertoire :

Nos montagnes, là-bas, retentissent encor
De vivats glorieux lancés en tout essor
Par le vrai cri public, qui vers vous me délègue.

Fidèles à nos monts, nous aimons leur écho,
Avec toutes leurs voix, nous vous disons : Bravo !
...Dieu veuille que, bientôt, je sois votre collègue. »

Sa candidature aux Législatives de 1893 définit un programme « libéré, indépendant » avec des projets concernant le Camp militaire, la ligne ferroviaire Lannemezan-Arreau, le développement de l'agriculture pastorale et la proposition de faire de Lannemezan le chef-lieu d'arrondissement. Il obtient 3866 voix au 1e tour (sur 17656 votants) et se désiste en faveur de M. Blanc.

Candidat à nouveau au Législatives de 1898, il déclare : « Je suis né à Lannemezan, »…et, « Ayant éprouvé vos besoins et vos peines, j'essaierai d'y porter remède »... « Boutat tous enta you ! »... Ce qui lui valut un article dans les colonnes de l'hebdomadaire local « L'Avenir » (ancien « Echo des Vallées »), n° 17 du 24/04/1898, sous le titre « Intermède Electoral » : « Alcide ou Hercule, c'est la même chose »... « ... C'est un cri d'éloquence véhémente... » Et la conclusion, « il y a toujours de « Bons zigues » de par le monde, à l'esprit assez bien tourné pour faire fleurir le rire sur les lèvres les plus maussades. »

Un autre article, en date du 8/05/1898, après les résultats des élections (162 voix sur l'arrondissement de Bagnères de Bigorre, contre 9380 voix à M. Blanc et 8852 voix à M. Ozun, titre : »Le candidat pharmaceutico-poète », et ironise sur « les œuvres de ce poète qui continuera à marcher dans le rêve, un pilon à la main... »

Il y a tout lieu de penser que son « Voyage fantastique de Paris à Lannemezan à bicyclette », qu'il avait effectué en 1891 , et dont il avait fait paraître le récit en 1896, avait donné de lui l'image d'un personnage assez fantaisiste...

On notera cependant que son frère, le Docteur Bouzigues, fut maire de Lannemezan au début du siècle, avant le mandat de M. le Commandant de Cavalerie Taste, mari de sa nièce. Le caveau familial de ces derniers est situé à l'angle Nord-Est du cimetière de Lannemezan. La famille Bouzigues a habité une maison mitoyenne de la Mairie de Lannemezan ; bâtiment abîmé par un incendie en 1906 et qui a été vendu à la famille du propriétaire actuel : c'est au n° 25 place de la République. Une plaque commémorative y a été posée par M. le Docteur Bleuler, maire de Lannemezan, le 14/07/1991, pour fêter le centenaire de ce « voyage », en même temps que l'arrivée d'un groupe de 5 cyclotouristes lannemezanais au terme de la fameuse randonnée permanente de leur club (voir ci-après quelques notes s'y rapportant).
Le Registre d'Etat civil mentionne le décès d'Alcide Bouzigues en 1908 ? ou 1938 ? (illisible).

Notes rédigées d'après documents d'archives :
- à Lannemezan, avec l'aide de M. Puyau (remerciements)
- à Tarbes, Archives départementales

Lucienne PUJOS, janvier 2009